Fiche 14 – Le Pont de l’Archevêché (Paris-Ile de la Cité)

F14 Le Pont de l Archevêché (Ïle de france)

Le pont de l’Archevêché, Ile de la Cité– Aquarelle 29×38.5cm – Collection privée
L’identification exacte du site a été effectuée par Madame Geneviève Roche-Bernard (Conservateur en chef du patrimoine, Conseil départemental du Val-d’Oise, en charge de la gestion scientifique du musée Thornley )

William Thornley a vécu à Paris au moins entre 1878 et 1891. Il résida notamment dans le quartier latin, au 25 de la rue du Cardinal Lemoine (5e), jusqu’en 1889, date de son mariage avec Marie Stub. Sa nouvelle adresse est alors le 27 bis de la rue Bayern (17e). La Seine était proche de son premier domicile. Il eut l’occasion d’en décrire de nombreux ponts, dont celui de l’Archevêché. Le promeneur (à la tenue insolite) du premier plan porte encore un chapeau haut de forme, ce qui nous permet de dater cette aquarelle entre 1900 et 1915 (le chapeau haut de forme disparaitra avec la première guerre mondiale et sera remplacé par les chapeaux melons ainsi que par des casquettes dans les milieux populaires). On peut apercevoir l’église Saint-Gervais et l’ancienne morgue. L’atmosphère générale de cette composition est pesante. Le temps est à la pluie, comme en témoignent des nuages menaçants. Les tons employés, dans l’ensemble assez ternes, contribuent à cette ambiance morose. Seule, la veste d’un rouge soutenu d’une parisienne, ainsi que les discrètes teintes rosées visibles sur les flancs de Saint-Gervais, tranchent avec ce morne décor où s’inscrit sinistrement l’ancienne morgue de Paris.

Quoi qu’il en soit, cette aquarelle est un précieux témoignage de l’histoire des monuments de Paris. En effet, édifiée en 1868 sur la pointe amont de l’Ile de la Cité, elle déménagea ensuite en 1914 au quai de la Râpée. Elle sera démolie en 1923 et remplacée par le nouveau square de l’Ile-de-France. De 1868 à 1907, la morgue fut ouverte au public, attirant des milliers de parisiens qui pouvaient voir les cadavres non identifiés dans la salle d’exposition publique.
Une description de l’endroit figure dans le roman de Zola, publié en 1867, Thérèse Raquin.