F188-A la porte St Martin

A la porte St Martin. Crédits photographiques Vichy Enchères. Aquarelle signée en bas et à droite (35×51,5,5cm). Visuel présenté avec l’aimable autorisation de la Maison des ventes Vichy Enchères (Maître Etienne Laurent). Vente du 6 mars 2025.

Cette intéressante aquarelle qui représente la porte Saint-Martin à Pontoise a été réalisée entre la fin des années 1920 et le début des années 1930. Elle est à mettre en relation avec une aquarelle plus ancienne « A la porte Saint-Martin, billard » réalisée au même endroit, peut-être en 1907. Cette dernière dépeint le bâtiment du fond portant la mention « A la porte Saint Martin » alors déjà en chantier. Une salle de billard était située dans l’établissement. On y retrouve aussi l’ épicerie-mercerie située à gauche, mais on y voit aussi une charcuterie qui ne figure pas sur la présente aquarelle.

Ces deux aquarelles permettent de mieux comprendre les changements liés à l’évolution de l’urbanisme dans une des parties historiques du vieux Pontoise. Comme en atteste (par comparaison avec l’aquarelle des années 1900, la taille de la jupe de la femme située à gauche et le format nettement plus grand des fenêtres qui a entrainé la suppression de la mention « Billard », il est possible de dater cette œuvre entre la fin des années 1920 et le début des années 1930.

On devine, en haut et à droite, la rue Éric de Martimprey. A l’époque il s’agissait du chemin des clos. A cet endroit, William Thornley avait une vue magnifique en surplomb sur le centre de Pontoise. Quelques uns de ses édifices iconique y sont représentés, dont la Cathédrale Saint-Maclou (à l’époque église). Cette magnifique toile est visible au Musée William Thornley (Château de Grouchy, à Osny).

Camille Pissarro, son illustre prédécesseur et ami, fut qualifié à juste titre de peintre de Pontoise, comme il le fut aussi, pour un temps, celui d’Osny. William Thornley eut également la possibilité de poser à son tour et à maintes reprises son chevalet, non seulement à Osny, mais aussi à Pontoise. En 1918, il présenta, lors d’une exposition parisienne, pas moins de 18 aquarelles représentant Pontoise, et cinq autres le village d’Osny.

A la différence de Camille Pissarro et de Ludovic Piette, qui prennent grand soin à décrire paysage et personnages, William Thornley, « Paysagiste indépendant » par excellence, se concentre principalement sur les paysages de campagne ou des représentations de monuments avec des scènes urbaines (animées ou pas). Les personnages qu’il peint éventuellement ne sont, à de rares exceptions près, que des silhouettes anonymes, qui ne jouent qu’un rôle secondaire dans ses compositions.

A la porte St Martin. Photographic credits Vichy Enchères. Very interesting watercolor signed at the bottom right (35×51.5.5cm). Visual presented with the kind permission of the Auction House Vichy Enchères (Maître Etienne Laurent). Sale of March 6, 2025.

This watercolor which represents the Porte Saint-Martin in Pontoise was made between the end of the 1920s and the beginning of the 1930s. It should be compared to an older watercolor « A la porte Saint-Martin, billard » made in the same place, perhaps in 1907. The latter depicts the building in the background bearing the words « A la porte Saint Martin » then already under construction. A billiard room was located in the establishment. There is also the grocery-haberdashery located on the left, but there is also a delicatessen which does not appear in this watercolor.

These two watercolors allow us to better understand the changes linked to the evolution of urban planning in one of the historic parts of old Pontoise. As evidenced (by comparison with the watercolour from the 1900s, the size of the skirt of the woman on the left and the significantly larger format of the windows which led to the removal of the word « Billard », it is possible to date this work between the end of the 1920s and the beginning of the 1930s.
We can see, at the top and to the right, the rue Éric de Martimprey. At the time it was the chemin des clos. At this location, William Thornley had a magnificent view overlooking the centre of Pontoise. Some of his iconic buildings are represented there, including the Cathédrale Saint-Maclou (at the time a church). This magnificent canvas can be seen at the Musée William Thornley (Château de Grouchy, in Osny).

Camille Pissarro, his illustrious predecessor and friend, was rightly described as the painter of Pontoise, as he was also, for a time, that of Osny. William Thornley also had the opportunity to pose in turn and repeatedly his easel, not only in Osny, but also in Pontoise. In 1918, he presented, at a Parisian exhibition, no less than 18 watercolours representing Pontoise, and five others the village of Osny.

Unlike Camille Pissarro and Ludovic Piette, who take great care to describe landscape and characters, William Thornley, « Independent landscape painter » par excellence, concentrates mainly on countryside landscapes or representations of monuments with urban scenes (animated or not). The characters he eventually paints are, with rare exceptions, only anonymous silhouettes, which play only a secondary role in his compositions.